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AY CARMELA ! de José Sanchis Sinistera / trad. Isabelle Tanguy

Deux artistes de variété un peu minables, Paulino et Carmela passent par un soir de brouillard, la ligne de démarcation entre la zone républicaine et la zone franquiste. Ils sont containts d'improviser une soirée récréative "à la gloire du fascisme", sur des textes écrits par le lieutenant-régisseur, et en présence de prisonniers républicains qui seront fusillés le lendemain.

La pièce raconte la vie, la mort, comment cette troupe de théâtre ambulant, constituée par Carmela, Paulino et Gustavete, parcourant dans sa roulotte l'Espagne de la guerre civile, traverse le front et passe sans le savoir du côté républicain au côté franquiste. Lorsque les troupes franquistes les capturent, ils doivent improviser un spectacle théâtral en l’honneur de l'armée fasciste, qui s’avèrera une tragédie. L’auteur nous entraîne dans un espace confus dominé par la peur et l’agressivité. Sanchís Sinisterra ne prend parti pour aucune des deux armées, il se met plutôt du côté de l’innocence, de l'art et de l'artiste, de l'homme toujours étouffés par la guerre.

 

C'est une pièce sur le théâtre, pas celui des capitales, mais le théâtre des pauvres, itinérant, chaleureux, maladroit, où on doit se tailler vite fait un costume dans de vieux rideaux, où le phonographe tombe en panne un soir sur deux et où il faut s'adapter à tout prix à son public. C'est une histoire, qui très habilement, nous emmène dans cette période trouble faite de peur et de confusion, où le brouillard peut nous faire passer d'un camp à l'autre, où la paranoïa règne, ou l'ami d'hier peut être le bourreau de demain, où l'on doit chuchoter, choisir ses mots, ne se laisser aller en rien : une guerre civile, une guerre de notre temps.

 

avec : Patricia Golberg (piano), Isabelle Tanguy, Romain Thomas

 

Co-production : théâtre Jean Vilar - Vitry-sur-Seine / la Fonderie - Le Mans /

le Petit atelier - Saint-Malo

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